Shopping

Allemagne, France (2013)

Genre : Autre

Écriture cinématographique : Court-métrage, Fiction

Court-métrage, Fiction

Synopsis

Pendant les dernières minutes avant la fermeture du supermarché, un jeune garçon s’empresse de terminer ses courses.

Distribution

Eva Minko
Julien-Benoît Birman
Ewan Favresse
Anaïs Thomas

Générique

Réalisateur : Vladilen Vierny
Producteur : Thomas Micoulet (La Fémis), Lea Gamula (La Fémis)
Scénariste : François Peyroux
Directeur photographie : Amine Berrada
Directeur artistique du son : Tristan Pontécaille
Montage : Avril Besson
Montage Son : Jean-Charles Bastion
Mixage Son : Jean-Charles Bastion

Autour du film

Lorsque j’ai été contacté pour réaliser Shopping, la première version était déjà écrite et validée par les producteurs. Initialement, le scénariste souhaitait que ce film soit un seul plan-séquence. Il avait pensé toute l’action du film en fonction de cette idée de mise en scène.

Cependant, une telle idée m’a de suite semblé périlleuse : avec une histoire aussi épurée et les moyens dont on disposait, le plan-séquence risquait d’enlever une certaine tension. Le scénario s’y prêtait bien sûr, mais cela pouvait donner un film formellement assez plat, lent et manquant de point de vue.

Dès lors, tous les choix de mise en scène sont partis du constat suivant: comment, avec ce film en temps réel, traduire cinématographiquement la tension dans laquelle est plongée le garçon. Car vu de l’extérieur, il s’agit d’un petit vol sans importance. Pourtant, pour le jeune adolescent, ce qui lui arrive est terrible.

Avec le directeur de la photographie, nous avons compris que la caméra devait être autant impliquée que le garçon dans ce vol : nous sommes donc très proches de lui, à sa hauteur, en mouvement. Le format 4/3, la petite profondeur de champ, la place accordée au hors-champ : tous ces choix permettent de traduire l’idée d’impasse dans laquelle est plongée l’adolescent. Dès le début, il est coincé de tous les côtés : dans les rayons, dans l’espace, dans le cadre.

Le choix d’un film très découpé s’inscrit aussi dans cette idée de point de vue. Cela a permis de travailler sur la nervosité que peut ressentir le garçon grâce au rythme des plans et aux accélérations créées.

Cette nervosité a pu s’obtenir grâce au dispositif de tournage. C’est un film tourné en équipe réduite avec très peu de matériel et sans aucun rajout de lumière. Nous tournions durant les heures d’ouverture du supermarché avec par moments de nombreux clients dans les travées : nous devions donc être extrêmement flexibles et rapides.

A vrai dire, il me semblait important que l’équipe soit autant en péril que le personnage du film. Car je pense que le dispositif et l’énergie de tournage orientent et définissent directement le filmage : pour Shopping, nous avions besoin d’être dans cette urgence, d’avoir des imperfections, d’être décadré et par moments chaotique – à l’image de l’instabilité du garçon et de ce qu’il vit.

Vladilen Vierny