César doit mourir

Italie (2012)

Genre : Drame historique

Écriture cinématographique : Autre

Archives LAAC, Lauréats du Prix Jean Renoir, Lycéens et apprentis au cinéma, Prix Jean Renoir des lycéens 2012-2013

Synopsis

Périphérie romaine, prison de Rebibbia. Des criminels condamnés à de lourdes peines, certains à perpétuité, décident de participer à un atelier de théâtre en vue d’une représentation de Jules César de William Shakespeare. Entre les répétitions de cette pièce qui aborde les thèmes violents du pouvoir et les tensions qui agitent le groupe de prisonniers, fiction historique et réalité quotidienne ne tardent pas à se chevaucher, se croiser, se faire écho…

Générique

Titre original : Cesare deve morire
Réalisation : Paolo et Vittorio Taviani
Scénario : Paolo et Vittorio Taviani, d’après William Shakespeare
Image : Simone Zampagni
Musique : Giuliano Taviani, Carmelo Travia
Son : Benito Alchimede
Montage : Roberto Perpignani
Production : Kaos Cinematografica srl
Distribution : Bellisima films
Sortie en France : 17 octobre 2012
Couleur, noir et blanc
Durée : 1h16

Interprétation

Cosimo Rega / Cassius
Salvatore Striano / Brutus
Giovanni Arcuri / César
Antonio Frasca / Marc-Antoine
Juan Dario Bonetti / Décius
Rosario Majorana / Métellus
Francesco De Masi / Trebonius
Francesco Carusone / Le devin
Maurilio Giaffreda / Octave
Pasquale Crapetti / Légionnaire
Fabio Rizzuto / Stratone
Fabio Cavalli / Directeur du théâtre

Autour du film

Le film des Taviani redéroule tout le making-of de la pièce, depuis les premiers essais de casting jusqu’à la représentation. César doit mourir est donc avant tout un film sur le travail et les coulisses du spectacle, où théâtre et cinéma n’en finissent pas de se croiser et de se faire écho.

C’est aussi un documentaire sur le processus de réinsertion, de rachat, de reconquête de soi, de la part d’hommes qui ont commis des crimes parfois très graves. Cette lecture est constamment en filigrane, bien que la mise en scène des Taviani, rigoureuse et dépouillée, ait le tact de ne jamais surligner cet aspect.

Le film propose surtout une magnifique étude de visages, de corps, d’accents et de manières de s’exprimer, et c’est à travers ce processus de radiographie humaine que le matériau théâtral se transmute en matière de cinéma.

Le work in progress qui structure ce film sécrète aussi un véritable suspense, de nature certes différente d’un braquage de banque ou une course-poursuite, mais tout aussi intense : la pièce va-t-elle prendre forme? Oui, bien sûr, mais au bout de quels problèmes, questions, difficultés, obstacles, microvictoires?

Quand on revient à la fin sur les planches et sous les lumières du théâtre pénitencier, que l’on voit les acteurs détenus tout donner devant leurs familles, une émotion intense nous étreint : celle que procure un parcours rédempteur où l’appropriation de la culture et de la langue a remplacé le crime ; celle que suscite le cheminement impeccable, précis, généreux d’un film sobre mais grand.

Serge Kaganski / Les inrocks 16/10/2012

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