Né en 1915, Mario Monicelli a fait des études d’histoire et de philosophie. Après avoir travaillé comme assistant et scénariste, il co-réalise avec Steno une série de films très populaires dans lesquels ils dirigent à  plusieurs reprises le grand Totà². En 1953, il met en scène son premier film seul, Totಠe Carolina. En 1958, Le Pigeon remporte un succès mondial et s’impose comme un film charnière alliant la tradition néo-réaliste à  la farce populaire. Ce renouveau débouchera sur la comédie italienne si prolixe dans les années 60. Le réalisateur encha’eene sur une autre réussite, La Grande Guerre (1959), fresque démythifiante de la première guerre mondiale.

On observe chez Monicelli deux tendances: celle directement comique et celle évoquant les grands événements historiques comme la guerre (La Grande Guerre), le Moyen Age (L’Armée Brancaleone) ou les problèmes sociaux (Les Camarades). Avec toujours cette distance humoristique et cette verve qui caractérisent l’orientation du cinéma italien de l’époque. Qu’il aborde la farce politique (Nous voulons tous les colonels), la satire de mœurs (Romances et confidences), la loufoquerie teintée de nostalgie (Mes chers amis) ou le burlesque réaliste (Rosy la bourrasque), son œuvre bigarrée laisse appara’eetre une cohérence aussi bien esthétique qu’ idéologique. Il change légèrement de ton en 1985 avec Pourvu que ce soit une fille, comédie sentimentale tendrement et naà¯vement féministe.

Entre 1940 et 1966, Mario Monicelli a participé à  quarante scénarios de comédies, mélodrames et films d’aventures. Par la suite, il collaborera toujours aux scénarios de ses films, cultivant le plus souvent le genre comique à  travers une vision engagée. En touchant à  tous les genres, il fait preuve d’une unité d’inspiration et d’une prédilection pour le comique, la satire et la peinture sociale. Il a souvent mis en scène des êtres simples, dépourvus et écrasés par les évènements, tentant de survivre au sein d’un monde sans pitié. Pour Monicelli, la vie est une farce cruelle que seul le rire permet de déjouer, en laissant un sentiment d’amertume. En mêlant habilement mélancolie et humour, ses films racontent principalement des histoires d’échec de malheureux héros victimes de leur incapacité à  se fondre dans le moule