Famille Tenenbaum (la)

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« Je vais mourir » de 20’™38 à  22’48 

Situation de l’extrait : Royal annonce in extremis à  sa femme qu’il est sur le point de mourir afin de l’attendrir et d’accéder à  nouveau à  sa maison pour quelques semaines. Le temps de se sortir d’une situation financière au plus bas.

– Analyse : une mise en scène loufoque

La caméra accompagne prestement Etheline sortant de chez elle, puis l’ancien couple marchant dans la rue avec un de ces travellings|154 rectilignes dont le film abonde. Le quatrième plan s’immobilise en plan moyen jusqu’à  la fin de la séquence. Ni l’annonce de Royal, ni les larmes de Etheline, ni le retournement mensonger de Royal ne viendront perturber la stabilité de ce plan qui durera 1 minute 40.

Refusant le champ/contrechamp, la caméra nous tiens à  distance des personnages, permettant ainsi au spectateur de les examiner personnages dans leur confrontation. La mauvaise fois et l’infantilisme démesuré de Royal en sont comiques, tandis que la composition du cadre rend la scène tout à  fait loufoque. En effet, le réalisateur déséquilibre les masses de son cadre : Royal se trouve à  l’extrémité droite du cadre et, lorsque Etheline quitte le cadre à  deux reprises, il ne reste plus qu’un grand vide. N’importe quel réalisateur aurait recadré le personnage pour rééquilibrer la composition. Mais, Wes Anderson recherche cette perturbation visuelle : Royal semble tout simplement s’adresser à  un arbre.

Cécile Paturel, le 26 août 2008