Un transport en commun

France (2009)

Genre : Comédie musicale

Écriture cinématographique : Fiction

École et cinéma 2013-2014

Synopsis

C’est la fin de l’été. À la gare routière des Pompiers (Dakar), un taxi s’apprête à partir pour Saint Louis. À bord, six passagers: Souki, une jeune femme se rendant à l’enterrement de son père qu’elle n’a jamais connu ; Malick, un jeune homme rempli d’espoir souhaitant saluer sa fiancée avant son départ pour l’Italie; Madame Barry, la propriétaire d’un salon de coiffure chic, désireuse de revoir ses enfants après de nombreuses années; Joséphine et Binette, deux françaises au terme de leurs vacances au Sénégal. Ils auraient dû être sept à effectuer ce trajet, mais Antoine, un autre français étudiant la musicologie, les a ratés de peu. Parti à leur poursuite, ce dernier rencontre la nièce de Madame Barry – Dorine – jeune apprentie coiffeuse en quête de liberté qui, elle aussi, part pour Saint Louis.

Générique

Réalisation : Dyana Gaye
Scénario : Dyana Gaye
Image : Irina Lubtchansky
Son : Dimitri Haulet
Montage : Gwen Mallauran
Son : Romain Le Bras
Mixage : Ludovic Escallier
Musique : Baptiste Bouquin
Chansons originales : Dyana Gaye, Alexa Gutowski
Chorégraphies : Naïma Gaye
Production : Andolfi, en coproduction avec Nataal et la participation de Arte France
Disribution : Shellac
Durée :0h48 mn
Couleurs
Sortie en France : 16 juin 2010
Interprétation
Umban Gomez de Kset / Médoune Sall
Anne Jeanine / Barboza Souki
Bigué N’Doye / Antoinette Barry
Antoine Diandy / Malick
Naïma Gaye / Binette
Marième Diop / Joséphine
Adja Fall / Dorine
Gaspard Manesse / Antoine
Bakary « Vieux » / Cissé Ousmane
Yakhoub Ba / Mohamed
Abdoulaye Diakhaté / Monsieur N’Diaye
Mbègne Kassé / Moustapha

Autour du film

Saluons, à l’occasion de ce presque premier long métrage, l’élégance d’une réalisatrice française pour l’instant méconnue. Dyana Gaye a réalisé un film court (48 minutes), inventif (une comédie musicale en taxi-brousse), enchanteur (pas seulement parce qu’on y chante) et dépaysant (sur les routes du Sénégal). Il n’y avait pourtant a priori rien d’évident à réaliser un road movie musical africain en convoquant en route les mânes de Jacques Demy.

Cela marche pourtant, cela roule même, de la plus plaisante, « cahotique » et poétique des façons. Tout commence sur une place gigantesque de Dakar. Des véhicules de divers acabits y embarquent des passagers pour diverses destinations, dont notre taxi vedette, comme il se doit un break Peugeot passablement couturé qui rappellera aux cinéphiles l’excellent souvenir du défunt Jean Rouch et de ses acolytes. Médoune Sall, le chauffeur, attend de faire le plein de passagers pour Saint-Louis – il en rentrera sept dans le véhicule.

Ceux-ci s’agrègent au fur et à mesure. Il y a là une matrone propriétaire d’un salon de coiffure, une jeune fille qui va enterrer un père qu’elle n’a jamais connu, un jeune homme qui rêve de faire fortune en Italie, un adolescent qui va assister à un combat de lutte africaine, un étudiant grenoblois en panne de voiture, quelques autres encore. A cette trame très simple et très quotidienne, les numéros chantés ajoutent, outre le charme de leur composition, des éléments d’information qui campent chaque personnage, évoquant non seulement le but de son itinéraire, mais ouvrant à la connaissance de son passé, de son présent, de ses aspirations, de ses espoirs.

Chaque chanson définit ainsi un personnage en possédant sa propre couleur musicale – depuis la musique traditionnelle sénégalaise jusqu’au jazz, en passant par le twist. Et de la même façon que des fils se nouent momentanément entre les protagonistes au cours du récit, tous ces airs de musique sont travaillés par une stylisation qui finit par les rapprocher.

Tel est bien l’enjeu de ce film léger et profond à la fois : casser la distance entre le proche et le lointain, jouer des frontières qui nous séparent, hybrider les identités culturelles qui nous emprisonnent, embarquer tout le monde, à commencer par les spectateurs, dans un voyage primesautier qui se veut avant tout un partage des imaginaires.

Jacques Mandelbaum / Le Monde 15 juin 2010

Outils

Radio France Internationale (Interview de Dyana Gaye)

Shellac (Documents divers à télécharger)

Images de la Culture

Sénégalais, sénégalaises (Laurence Attali, 2004)

Les Sénégalaises et la Sénégauloise (Alice Diop, 2007)