Jacquot de Nantes

France (1991)

Genre : Comédie dramatique

Écriture cinématographique : Fiction

École et cinéma 2004-2005

Synopsis

Un petit garçon de huit ans en 1938 est le fils d’un garagiste de Nantes et d’une coiffeuse à domicile. Il joue avec son petit frère dans le garage de son père mais adore les spectacles de marionnettes et de music hall que sa mère lui fait découvrir.

Puis c’est le cinéma qu’il découvre au moment où la guerre éclate. Les deux enfants sont confiés à un sabotier, à la campagne aux bords de la Loire, pendant les étés de la guerre. Jacquot s’intéresse de plus en plus au cinéma, veut faire de l’animation et réalise avec ses copains un film d’amateur, Les Aventures de solange. Son père s’oppose à sa vocation d’artsite et l’envoie au lycée technique pour faire de la mécanique. Grâce au soutien de Christian Jaque venu présenter un film à Nantes, le père acceptera que son fils parte à Paris préparer l’Ecole Louis Lumière.

Générique

Réalisation : Agnès Varda
Scénario et dialogues : Agnès Varda
Assistants réalisateurs : Didier Rouget, Philippe Tourret
Image : Patrick Blossier, Agnès Godard, Georges Strouvé
Son : Jean-Pierre Duret, Nicolas Naegelen
Montage : Marie-Jo Audiard
Musique : Joanna Bruzdowicz

Interprétation :
Jacquot 1 : Philippe Marion
Jacquot 2 : Edouard Joubeaud
Jacquot 3 : Laurent Monnier
Madame Demy : Brigitte de Villepoix
Monsieur Demy: Daniel Dublet
Yvon 1, le petit frère : Clément Delaroche
Yvon 2 : Rody Averty
La grand-mère : Marie-Anne Emeriau
La tante de Rio : Christine Renaudin
Reine 1, la petite voisine : Hélène Pors
Reine 2 : Marie-Sidonie Benoist

Durée : 118 minutes
Sortie à Paris : 15 mai 1991. Sélection officielle au Festival de Cannes 1991. Hors compétition

Autour du film

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Pistes de travail

  • La guerre vue par un petit garçon
    L’enfance de Jacques Demy est décrite de 1938 à 1948-49. Le récit du film est encadré par les étés de paix, celui de 1938, puis ceux de la Libération. Pour Jacquot, la guerre, c’est la mobilisation de son père, ses étés à la campagne chez le sabotier, et le bombardement de Nantes avec ses nombreuses victimes. On pourra comparer Jacquot de Nantes et Jeux interdits, célèbre film de René Clément dont l’action se déroule à la campagne pendant la même période et qui a pour héros une fillette de cinq ans et un petit garçon de dix ans. On peut établir une filmographie des films sur le thème des enfants et de la seconde guerre mondiale en partant de Kanal (Ils aimaient la vie,1957) d’Andrzej Wajda et de Allemagne année zéro de Roberto Rossellini (1947).
  • Les chansons populaires dans Jacquot de Nantes
    Tout au long du film, les personnages chantent les succès de l’année en cours, tant la mère qui aime les opérettes que le père et les ouvriers du garage qui travaillent en chantonnant. On offre à Jacquot pour sa communion un phonographe avec lequel il écoute les succès de Charles Trénet, Tino Rossi, Mireille et Yves Montand, depuis « Tout va très bien, Madame la marquise » jusqu’à « Dans les plaines du Far West ». Ces chansons sont évidemment à la source des comédies musicales de Jacques Demy : Les Parapluies de Cherbourg,Les Demoiselles de Rochefort , Une Chambre en ville et Trois places pour le 26.On pourra comparer le film d’Agnès Varda au dernier long métrage d’Alain Resnais On connaît la chanson, (1997) film qui est construit sur le rapport des personnages aux chansons populaires, chantées en play back.

    Mise à jour: 17-06-04

Expériences

Agnès Varda est née à Bruxelles en 1928 de père grec et de mère française. Elle passe son enfance dans la région de Sète où elle situe l’action de son premier film La Pointe courte, réalisé en 1955 en auto-production, en dehors du système. Elle est photographe du TNP et réalise son second long métrage Cléo de 5 à 7 dans les débuts de la Nouvelle Vague. Ce film aura un grand succès international. Tout au long de sa prolifique carrière, elle va alterner avec une grande souplesse, les documentaires courts et longs et les films de fiction. Après Cléo, on peut considérer que ses films de fiction importants sont Le bonheur (1965), L’Une chante, l’autre pas (1977) et Sans toit ni loi qui obtient le Lion d’Or au Festival de Venise en 1985. Les années Quatre Vingt sont, pour elle, riches en production documentaire avec des moyen ou longs métrages comme Murs, murs (1981) et Documenteur (1981) et des courts comme Ulysse (1982) et Les Dites Cariatides(1984).

Agnès Varda a rencontré Jacques Demy au Festival de court métrages de Tours en 1958. Elle l’épouse en 1962. L’état de santé de celui-ci s’aggrave en 1989-1990 après la réalisation de Trois places pour le 26 (1988). Jacques Demy écrit alors ses souvenirs d’enfance et Agnès Varda lui propose de les transformer en scénario de long métrage. Avec Jacquot de Nantes, elle inaugure un travail de deuil qu’elle prolonge avec Les Demoiselles ont eu 25 ans (1992) et L’Univers de Jacques Demy (1995) .

Outils

Bibliographie

Etudes cinématographiques, volume 56 n° 179-186.
Numéro spécial "Agnès Varda", Revue belge du cinéma n° 20, 1987.
Varda par Agnès, Ed. Cahiers du cinéma, 1994.

Jacques Demy et les racines du rêve,L'Atalante, 1996.
Le cinéma enchanté de Jacques Demy, Camille Taboulay, Ed. Cahiers du cinéma, 1996.

Cet enfant du cinéma, Alain Bergala et Nathalie Bourgeois (sous la direction de), Institut de l'image, 1993.

Films

Mur murs de Agnès Varda
Agnès Varda de Philippe Fréling
Il était une fois... Les Parapluies de Cherbourg de Serge July, Marie Genin
Pierre Braunberger, producteur de films de Pierre-André Boutang
Filmer le désir - Voyage à travers le cinéma des femmes de Marie Mandy