Musiciens (Les)

URSS (1969)

Genre : Burlesque

Écriture cinématographique : Court-métrage

École et cinéma 2004-2005

Synopsis

Un homme joue seul aux échecs au milieu d’une vaste étendue blanche et désertique. Bientôt, un autre homme, plus grand, le rejoint. Après s’être donné l’accolade avec affection, ils improvisent une petite danse, puis se mettent en tête de jouer à chat. Mais leur jeu innocent va bientôt dégénérer, se muant vite en duel puis en poursuite. Si le plus grand finit par se retrouver inerte à terre, mortellement touché par un boulet de canon tiré par le plus petit, il se relèvera bientôt, et le jeu et la danse pourront reprendre une nouvelle fois, en une boucle sans fin de disputes et de réconciliations.

Générique

Programme : Courts métrages Ecole cycle III

Programme : Courts métrages Ecole cycle II

Réalisation, montage et scénario : Mikhaïl Kobakhidzé
Image : Abessalom Maissouradze
Son : Tenguiz Nanobachvili
Interprétation : Mikhaïl Kobakhidzé, Guia Avalichvili
Production : MK Films Georgia
Film : 35 mm, couleur
Durée : 14 mn

Autour du film

L’abstraction est au cœur des Musiciens. L’espace enneigé dans lequel évoluent les deux protagonistes efface sous son manteau blanc les détails d’un décor unique, les moindres éléments qui nous permettraient peut-être de l’identifier, de le situer et de le dater. Il n’y a ici que deux personnages et quelques objets disposés ça et là sans logique apparente. Le jeu sur deux couleurs uniques (le blanc et le noir) contribue encore un peu plus à l’irréalité de personnages dont certaines parties du corps se confondent avec l’arrière-plan.
Si d’autres films de Kobakhidzé suivaient une vraie ligne narrative en s’attachant par exemple à des personnages tombant amoureux, Les musiciens, plus radical, se détourne de toute possibilité d’identification psychologique pour privilégier le gag pur. La localisation du film dans un non-temps et dans un non-espace contribue à un tel affranchissement des règles narratives que l’on peut être tenté de considérer Les musiciens à l’aune des cartoons hollywoodiens et de leur absurde logique du gag et de la répétition. En ce sens, le caractère cyclique du récit, l’invulnérabilité des personnages, l’apparition non motivée d’objets improbables entre leurs mains et le jeu sur les bruitages participent de ce rapprochement que l’on peut faire avec les films de Chuck Jones ou de Tex Avery.
Stéphane Kahn

Pistes de travail

– L’usage de l’écran blanc, d’un arrière-plan uniforme et d’une couleur unique permet de concentrer toute l’attention du spectateur sur les personnages, les gestes et les postures. Etudier, dans cette optique, l’usage fait par Kobakhidzé des différentes échelles de plan. Comment les personnages sont-ils présentés ? Quelle est leur place dans l’espace ? Comment apparaissent-ils à l’image, grands, petits ?

– Le film fait la part belle aux sons. Pas seulement à la musique mais aussi, comme dans les dessins animés, aux bruitages. Etudier leur traitement dans Les musiciens, le comique provenant souvent du décalage entre l’image et le son et du caractère invraisemblable et décalé de ces bruitages.